À Léconi, dans le département des Plateaux, la tentative de manipulation n’aura pas résisté longtemps à la vigilance des forces de sécurité. Quatre trafiquants de drogue notoires ont été interpellés après avoir orchestré une campagne de désinformation visant à faire croire à une invasion de gangs dits « Kulunas », afin de détourner l’attention des autorités et faciliter l’écoulement de leur marchandise illicite.
Les faits remontent au 12 décembre dernier, lorsque la brigade de gendarmerie de Léconi a porté un coup sévère au narcotrafic en procédant à l’arrestation de quatre individus bien connus de ses services : Saturnin Gnala Bala, Kenny Goane Adjou, Rushi Ndong Ngouabi et Régis Mayla. Tous de nationalité gabonaise, âgés de 27 à 30 ans, ils faisaient l’objet de recherches actives pour des faits liés au trafic de stupéfiants.
Selon les éléments de l’enquête, les suspects auraient mis en place une stratégie pour le moins audacieuse. Ils auraient volontairement propagé la rumeur d’une infiltration de gangs violents « Kulunas », réputés pour leurs exactions notamment en République démocratique du Congo. Cette manœuvre visait à semer la peur au sein des populations locales et à détourner l’attention des forces de l’ordre, afin de faciliter l’introduction et la commercialisation de grandes quantités de chanvre indien.
La supercherie n’a cependant pas trompé les pandores. Lors de l’opération, plusieurs sacs de chanvre indien ont été saisis, pour une valeur estimée à près de 30 millions de francs CFA. Une prise significative qui témoigne de l’ampleur du trafic mis en place par ces individus.
Cette arrestation revêt un caractère particulier dans la mesure où les quatre suspects avaient déjà été interpellés en juillet 2025, dans la même localité de Léconi, dans des circonstances similaires, avec une importante quantité de drogue dissimulée. Leur retour rapide aux activités criminelles pose avec acuité la question de la récidive et de l’efficacité des mécanismes judiciaires dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Présentés devant le magistrat instructeur du tribunal de première instance de Franceville, les quatre trafiquants ont fait l’objet d’un mandat de dépôt. Ils ont été écroués à la prison centrale de Franceville, où ils resteront en détention provisoire en attendant l’ouverture de leur procès.



