Le Gabon vient de réaliser une opération financière majeure sur le marché régional. Libreville a mobilisé 190 millions de dollars, soit près de 118 milliards de FCFA, à l’issue d’une levée de fonds marquée par un taux de sursouscription supérieur à 212 %. Un résultat qui tranche nettement avec la prudence observée sur les marchés internationaux, dans un contexte de volatilité et d’incertitudes économiques.
Cette performance vient contredire les prévisions pessimistes formulées ces derniers mois par certains observateurs, notamment l’agence de notation Fitch Ratings. Là où les analyses évoquaient des risques accrus, les investisseurs ont répondu par une adhésion massive, témoignant d’un regain de confiance envers la signature gabonaise.
Pour les autorités économiques, cette opération constitue avant tout un vote de confiance clair envers l’État gabonais et sa trajectoire financière depuis le début de la Transition. Dans un environnement africain marqué par la raréfaction des financements et la hausse des coûts d’emprunt, le Gabon parvient à lever des ressources significatives à des conditions jugées satisfaisantes.
Cette réussite repose en grande partie sur les efforts consentis en matière de discipline budgétaire. Le pays a déjà procédé au remboursement de plusieurs milliards de francs CFA de dettes héritées, parfois au prix d’arbitrages internes difficiles, mais nécessaires pour restaurer la crédibilité financière de l’État.
Selon le ministère de l’Économie et des Finances, les fonds mobilisés serviront à financer des projets prioritaires de développement, tout en renforçant la stabilité des finances publiques. Cette levée de fonds s’inscrit dans la stratégie d’endettement 2025-2027, qui vise à diversifier les sources de financement, à mieux gérer les échéances et à réduire la dépendance à certains créanciers traditionnels.
Au-delà des chiffres, cette opération repositionne le Gabon parmi les signatures crédibles du marché financier régional, confirmant sa capacité à mobiliser des ressources avec méthode et prudence.



