Nos confrères d’Eco Matin et Financial Afrik rapportent que la fintech camerounaise Yunus SA aurait été sollicitée par le gouvernement gabonais pour lever plus de 3200 milliards de FCFA, destinés au financement du plan national de développement pour la transition (PNDT). Désignée « Groupe Développeur pour le Gabon », Yunus SA aurait réussi à mobiliser cette somme colossale auprès d’une holding financière privée dont l’actionnariat est majoritairement anglo-philippin. Cette performance est d’autant plus remarquable que le Gabon a récemment été noté CCC+ par Fitch Ratings.
Cette levée de fonds, équivalente à 78,8 % du budget de l’État gabonais pour 2024, soit 4162 milliards de FCFA, suscite des questions. Les observateurs économiques et financiers s’interrogent sur l’ampleur de cet endettement, d’autant plus que la capacité de remboursement du Gabon est mise en doute après la dégradation de sa note de crédit par Fitch Ratings.
La fintech camerounaise, nommée récemment « Groupe Développeur pour le Gabon », aurait levé ces fonds pour l’opérationnalisation et le déploiement du PNDT, estimé à 3696 milliards de FCFA. Cette somme aurait été souscrite auprès d’une holding financière privée à majorité anglo-philippine, selon Eco Matin. Pour mettre cela en perspective, cette enveloppe dépasse les 2808 milliards de FCFA levés par toutes les start-ups africaines au premier semestre.
Si cette levée de fonds est confirmée, elle devrait considérablement augmenter la dette publique gabonaise, déjà supérieure à 7000 milliards de FCFA. Le gouvernement, qui reste silencieux sur cette question, devra clarifier l’utilisation de ces fonds. Dans un contexte de publication récente des contrats forestiers et en attente des contrats miniers et pétroliers, des explications sur cette manne financière sont attendues.
