Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi, l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze a exprimé sa disposition à briguer la magistrature suprême. Cependant, il a précisé que sa décision définitive serait annoncée en mars prochain, après une réflexion approfondie. L’élection présidentielle, dont le premier tour est fixé au 12 avril 2025, pourrait ainsi compter parmi ses candidats cet ancien chef du gouvernement sous Ali Bongo.
« Dans quelques jours, dans quelques semaines au plus, lorsque j’aurai mûri ma réflexion qui a largement été entamée, mesdames et messieurs, avant le 12 mars 2025, vous connaîtrez ma décision », a déclaré Bilie By Nze, affichant une assurance quant à son éligibilité.
Il a souligné remplir tous les critères requis par la Constitution et le code électoral, notamment l’âge inférieur à 70 ans, sa nationalité gabonaise de naissance, et sa maîtrise d’au moins une langue gabonaise, le fang, qu’il a démontrée en prononçant quelques phrases lors de son discours. Originaire de Makokou, il répond également aux exigences liées à l’identité de son épouse, elle-même gabonaise de naissance.
Alain Claude Bilie By Nze, qui préside la plateforme politique « Ensemble pour le Gabon », n’a pas mâché ses mots en dressant un bilan sévère des 17 mois de gestion des militaires au pouvoir. Selon lui, la présidence de la Transition, dirigée par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, aurait aggravé la dette nationale et stoppé plusieurs chantiers importants.
Il a également critiqué la reconstruction de la Cité de la Démocratie, projet ayant englouti plus de 300 milliards de FCFA. « Cet argent aurait pu servir à équiper les hôpitaux, aujourd’hui devenus des mouroirs », a-t-il déploré.
L’ancien Premier ministre a également exprimé ses réserves sur le nouveau code électoral, qui autorise les militaires, les magistrats et les comptables publics à se porter candidats. Pour lui, cette disposition pourrait entraîner une politisation dangereuse des forces armées. Il s’est notamment interrogé sur le scénario où les chefs des principales forces de sécurité décideraient de briguer la présidence.
« Chaque chef doit transformer ses éléments en militants », a-t-il ironisé, avant de rappeler la nécessité de maintenir l’armée en dehors des débats politiques.
Alain Claude Bilie By Nze se positionne ainsi comme une figure clé dans le paysage politique gabonais, critiquant ouvertement la gestion actuelle tout en laissant planer le suspense sur sa propre candidature. Sa décision, attendue d’ici le 12 mars 2025, pourrait marquer un tournant dans la course à la présidence.