Dans une mise au point ferme et argumentée, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima a tenu à clarifier sa position suite aux accusations portées à son encontre par certains individus se réclamant de la société civile. Ceux-ci l’ont désigné comme responsable des récentes destructions de logements à Plaine Orety, tout en affirmant tenir leurs informations du Président de la République.
Dans une déclaration diffusée ce samedi, Raymond Ndong Sima a dénoncé des affirmations mensongères, fruit de « manœuvres politiciennes » visant à le discréditer. « Ces déclarations infondées témoignent d’un culot qui n’a d’égal que leur soif manifeste de se mettre en lumière », a-t-il fustigé, avant d’exprimer sa compassion aux populations déguerpies.
Un rappel des faits et des responsabilités
L’ancien chef du gouvernement a rappelé que ses décisions en tant que Premier ministre relevaient de l’action collective de l’État, et non d’une initiative personnelle. Il a également pointé l’usurpation de rôle de certains membres de la société civile qui se présentent désormais comme des porte-parole autoproclamés du chef de l’État, alors que ce dernier dispose d’un porte-parolat officiel.
Concernant les déguerpissements à Plaine Orety, Raymond Ndong Sima a soulevé plusieurs incohérences dans les accusations dont il fait l’objet. « Si j’avais en main les informations sur les personnes déjà dédommagées, pourquoi n’ai-je pas moi-même ordonné les destructions ? Pourquoi ai-je commandé un inventaire précis et fait intervenir l’Agent judiciaire de l’État pour des procédures d’expulsion légales ? », a-t-il interrogé.
Il affirme avoir mené ce dossier dans le strict respect des règles, en multipliant les réunions interministérielles et en suivant les procédures juridiques en vigueur. L’opération de déguerpissement, lancée 30 jours après son départ de la Primature, soulève selon lui de sérieux questionnements sur la légalité et la précipitation de cette action.
Appel au respect de l’État de droit
Raymond Ndong Sima rappelle que dans un État de droit, le gouvernement se doit de respecter les procédures. Il appelle donc à identifier le ministre qui aurait introduit la réquisition du génie militaire, en précisant que toute décision administrative doit être appuyée par des documents écrits. « N’était-ce pas à ce ministre de signaler qu’une procédure judiciaire était en cours ? », a-t-il insisté.
Parti du Gabon le 1er juin 2025 pour des raisons médicales, Raymond Ndong Sima a indiqué qu’il se remet actuellement d’une opération. Il précise qu’avant son départ, il a été reçu par le Président de la République, preuve de relations cordiales au plus haut niveau de l’État.
Des poursuites judiciaires annoncées
En réaction aux déclarations tenues par certains membres de la société civile sur le site de Plaine Orety, Raymond Ndong Sima annonce des poursuites judiciaires dès son retour au Gabon. Il dénonce des propos « irresponsables et inacceptables » qui contribuent à brouiller le débat public et à semer la confusion dans l’opinion.
« Le respect de la loi doit primer », conclut-il, appelant les uns et les autres à « rester à leur place » dans l’intérêt d’une gouvernance sereine et respectueuse des institutions.