Lancement de la Campagne pour le « Non » : La Plateforme Ensemble pour le Gabon s’Oppose à la Nouvelle Constitution

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Le 9 novembre, dans le quartier populaire de Nzeng-Ayong-GP, situé dans le 6e arrondissement de Libreville, la plateforme Ensemble pour le Gabon a lancé sa campagne officielle en faveur du « non » pour le référendum constitutionnel prévu le 16 novembre. Menée par l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, cette rencontre a réuni de nombreux habitants venus écouter les arguments des opposants au projet de réforme constitutionnelle. Le groupe critique six points majeurs dans le nouveau texte, qu’il juge défavorables à l’équilibre institutionnel et aux valeurs de la République.

Bilie-By-Nze a mis l’accent sur une de ses convictions fortes : « La Constitution n’avait aucun problème, le problème était les hommes. » Pour lui, ce référendum ne répond pas aux besoins réels du Gabon et n’a pas été mis en place pour offrir une alternance, mais pour exclure des candidats comme Albert Ondo Ossa, qu’il considère comme « le véritable vainqueur de l’élection présidentielle. » L’ancien Premier ministre a rappelé la promesse du président de la Transition de rendre le pouvoir aux civils, en soulignant que, selon lui, les véritables problèmes du Gabon ne résident pas dans la Constitution elle-même mais dans la gouvernance.

Les Six Points de Discorde

L’opposition de la plateforme Ensemble pour le Gabon repose sur six points qu’elle juge essentiels et qu’elle appelle à rejeter :

  1. La prolongation du mandat présidentiel à 7 ans.
  2. L’amnistie des auteurs du coup d’État, sans transparence sur les crimes commis.
  3. Une concentration des pouvoirs dans les mains du président, le rapprochant d’un pouvoir quasi-monarchique.
  4. Une exclusion de plusieurs catégories de citoyens, dont les infirmes, les Gabonais de la diaspora, les binationaux, les jeunes de moins de 35 ans, et les personnes âgées de plus de 70 ans.
  5. L’affaiblissement des pouvoirs des députés et des sénateurs.
  6. Un renforcement de la dictature qui pourrait étouffer toute opposition.

Pour Bilie-By-Nze et ses partisans, la nouvelle Constitution pose de graves risques pour la démocratie au Gabon. « Cette Constitution célèbre le crime », a déclaré la juriste Marlène Essola Efoutame, qui a vivement critiqué ce texte pour avoir été mis en place à la suite du coup d’État du 30 août. Selon elle, cette réforme donne tous les pouvoirs à un seul homme et met en danger les engagements internationaux du Gabon.

Un Appel au Débat et au Vote

Alain-Claude Bilie-By-Nze a profité de l’occasion pour lancer un défi au président de la Transition, l’invitant à un débat public, ou à défaut, à désigner le Premier ministre ou le vice-premier ministre pour représenter le camp du « oui » lors d’un échange télévisé. Pour lui, un débat permettrait de confronter les idées, de donner une chance à chaque citoyen de mieux comprendre les enjeux et de se prononcer en toute connaissance de cause.

Plusieurs figures de la plateforme ont pris la parole pour inviter les Gabonais à voter « non ». John Wilfried Sega, Jacques Roungou, Joël Mourambou, Marguerite Okome Obame, et Jean Romain Fanguinoveny, ainsi que des personnalités comme Nicole Asselé, ont exprimé leurs inquiétudes face à cette réforme. Pour Asselé, cette nouvelle Constitution manque de représentativité et ne donne pas une place suffisante aux femmes dans la société gabonaise.

« Le Gabon n’est pas né le 30 août 2023 »

L’idée d’une Constitution « portée par l’esprit du 30 août » a également été vivement contestée par l’ancien Premier ministre. Pour lui, ce texte semble ignorer l’histoire et les figures fondatrices du pays. « On ne peut pas effacer Léon Mba, Omar Bongo comme ça, » a-t-il déclaré, en rappelant l’importance de la continuité historique.

En somme, pour Ensemble pour le Gabon, voter « non » au référendum est une manière de réaffirmer leur attachement à une Constitution qui soit durable, impartiale, et respectueuse de l’ensemble des citoyens, sans discrimination ni favoritisme. En appelant à la mobilisation, la plateforme espère susciter un vote de rejet qui, selon eux, pourrait préserver les institutions et l’équilibre démocratique du Gabon.

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