Dans une déclaration publique ce jeudi, Maître Anges Kevin Nzigou, avocat associé au Cabinet Kalmie, a dénoncé des menaces explicites et inquiétantes qu’aurait adressées l’homme d’affaires et ancien ministre Hervé Patrick Opiangah à son client, Landry Amiang Washingtown, activiste gabonais. Cette affaire s’inscrit dans un contexte où Opiangah est déjà mis en cause pour des accusations de viol et d’inceste, portées par le même activiste.
Des menaces explicites révélées
Selon Maître Nzigou, les messages envoyés par Hervé Patrick Opiangah à son client le 25 novembre dernier incluent des propos alarmants tels que :
- « Je sais une chose : la vengeance est un plat qui se mange froid. »
- « Faudrait que ton patron t’offre une suiveuse avec au moins 5 gardes du corps pour protéger tes arrières et regarder où tu poses tes pas. »
- « Mon cadet de Ndjolé, tant que je suis en vie. Lorsque tu marches, regarde derrière toi. »
Ces messages, qualifiés de graves, montrent selon l’avocat une tentative claire d’intimidation et de menace contre son client, mais également contre l’État de droit.
Appel à une réponse judiciaire ferme
En réaction, Maître Anges Kevin Nzigou a déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du Tribunal de Libreville. Il réclame la délivrance d’un mandat d’arrêt contre Hervé Patrick Opiangah pour mettre fin à cette situation qu’il juge intenable.
« M. Opiangah instrumentalise son rôle supposé d’homme politique pour se placer au-dessus des lois et échapper à ses responsabilités pénales. Par ses propres mots, il s’est révélé comme une menace non seulement pour mon client, mais aussi pour toute personne qui oserait s’opposer à lui », a-t-il affirmé.
L’avocat a également sollicité l’intervention des autorités gabonaises, leur demandant d’agir avec fermeté pour garantir la sécurité de son client et préserver l’État de droit. Maître Nzigou a invité la communauté internationale à se pencher sur cette affaire, qui pourrait, selon lui, affecter la stabilité et la sérénité dans l’espace démocratique gabonais.
Hervé Patrick Opiangah est poursuivi pour des accusations d’atteinte aux bonnes mœurs, notamment des relations incestueuses présumées avec sa nièce, également épouse de l’homme d’affaires et dirigeant politique. Landry Amiang Washington, activiste très actif sur les réseaux sociaux, avait largement diffusé ces accusations dans plusieurs vidéos.
En outre, M. Opiangah, président du parti Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), s’était récemment opposé au projet de Constitution adopté lors du référendum constitutionnel du 16 novembre 2024. Maître Nzigou réfute toutefois tout argument de persécution politique, affirmant que son client est victime de « l’incarnation d’une menace latente pour la justice et la société gabonaise ».
Recherché depuis plus de dix jours, Hervé Patrick Opiangah reste introuvable. Des rumeurs avaient circulé selon lesquelles il se serait réfugié dans les locaux de l’Ambassade des États-Unis à Libreville. Cependant, cette dernière a formellement démenti ces informations, affirmant que l’homme d’affaires ne se trouve pas dans ses installations.
Face à ces développements, l’affaire Opiangah prend une ampleur médiatique et judiciaire croissante, mettant en lumière des enjeux cruciaux pour la justice et l’ordre public au Gabon.