Crise énergétique au Gabon : Le contrat controversé avec Karpowership au cœur des débats

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Alors que le Gabon fait face à des délestages électriques fréquents, une nouvelle crise se profile autour du contrat signé avec la société turque Karpowership pour une centrale flottante. Ce projet, censé atténuer la pénurie énergétique du pays, suscite de plus en plus d’interrogations sur la gestion des fonds publics, les intérêts personnels en jeu et l’efficacité des décisions gouvernementales.

Le 14 juin dernier, Jeannot Kalima, ministre de l’Énergie, a signé un accord avec Karpowership dans des circonstances jugées troubles. Présenté comme une solution rapide à la crise énergétique, ce contrat est désormais au centre d’un scandale. Selon des informations révélées par Africa Intelligence, le Gabon aurait été désavantagé, notamment en raison du tarif élevé du kilowattheure fixé par le contrat. De plus, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) est tenue de payer des frais d’immobilisation de 7 millions d’euros au producteur turc, un montant que de nombreux observateurs considèrent comme exorbitant.

Une gestion des négociations sous la loupe

Cette clause, associée à d’autres conditions contractuelles défavorables, met en lumière ce qui apparaît comme une mauvaise gestion des négociations par les autorités gabonaises. La situation s’est encore compliquée avec l’intervention de la task force dirigée par Pierre Duro, qui cherche à annuler l’attribution du marché, remettant en question la transparence du processus. Une question cruciale demeure : qui porte la responsabilité de cette transaction ? Le ministre de l’Énergie, ou l’ancien directeur général de la SEEG, Joël Lehman Sandoungout, qui a préféré déléguer la signature à son adjoint, manifestant ainsi un certain malaise face à l’accord.

Luttes de pouvoir et conflits d’intérêts

Au-delà des problèmes techniques et financiers, cette affaire dévoile une lutte de pouvoir au sein des élites gabonaises. Pierre Duro, proche des plus hauts responsables de l’État, semble avoir joué un rôle déterminant dans l’avancement de ce contrat. Son influence et sa capacité à orienter les décisions soulèvent des doutes sur l’indépendance des institutions gabonaises dans la gestion des enjeux énergétiques et économiques du pays.

Malgré les alertes lancées par certains responsables et les médias, le soutien des autorités envers Duro reste intact, amplifiant ainsi la crise de confiance entre la population et ses dirigeants. À mesure que les délestages se multiplient dans les grandes villes comme Libreville, le peuple gabonais s’interroge de plus en plus sur la capacité du gouvernement à gérer de manière honnête et efficace la crise énergétique actuelle.

Un symbole de corruption endémique

Le contrat Karpowership devient le dernier exemple en date d’une série de scandales qui révèlent un système gangrené par la corruption et les malversations. Alors que les Gabonais subissent une précarité énergétique croissante, les conflits internes, les intérêts contradictoires et la gestion douteuse des fonds publics risquent de plonger le pays dans une crise encore plus profonde. Cette affaire met en jeu non seulement l’avenir énergétique du Gabon, mais aussi la confiance de la population dans un État où l’intérêt collectif semble avoir été relégué au second plan.

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